Menu
Libération
Billet

Hollande aux Français: «Mangez-moi, mangez moins!»

Article réservé aux abonnés
publié le 7 mai 2012 à 12h55
(mis à jour le 8 mai 2012 à 16h58)

Il faut voir notre nouveau président embrasser le bon peuple comme du bon pain, bon grain et ivraie confondus.

Il se laisse attirer, happer, harponner avec une félicité proche du nirvana, bécotant en retour ceux qui le tirent par la manche et l’empoignent par le veston.

Il y met une disponibilité conciliante, un œcuménisme proche du masochisme. C’est big bisous pour tous et chacun, sans distinction d'âge, de sexe ou d’apparence.

C'était dimanche soir à Tulle, puis à la Bastille, et depuis une année sur les marchés, les places de l'hôtel de ville et les parvis de cathédrales du beau pays de France qui chouine et qui ronchonne.

Et ce vieil Hexagone reclus en sa tanière fortifiée, hérisson apeuré par ses fantômes, en reste tout ébahi. Et étrangement ému qu’un homme de raison, au calme célébré, à l’affect cadenassé veuille ainsi lui faire de gros poutous jolis à lui qui avait fini par se voir comme un méchant con, à force de détester le monde entier.

Le don de soi de Hollande démode le quant-à-soi que son seul prédécesseur de gauche avait toujours pratiqué. Le nouveau-né présidentiel semble se perdre à plaisir dans ce bouillon de culture humain, se noyer en bébé nageur dans ce placenta vorace.

A moins que, vue l'autodérision qui le caractérise, il ne s'accepte en petit pied pas très beau se payant une «fish-pédicure», se faisant ronger la peau sur les os par ces poissons-docteurs, ces garras rufas qui vous boulottent les œuvres mortes et vous chatouillent entre les orteils.

A