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Libération

Hollande, un nouveau Roosevelt pour l’Europe ?

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publié le 7 mai 2012 à 19h06

François Hollande va-t-il devenir l’équivalent d’un Roosevelt pour l’Europe ? La comparaison peut faire sourire. Il faut pourtant se rappeler que le poids des événements et le poids des idées font souvent jouer aux hommes politiques des rôles qui les dépassent. Quand il devient président en 1933, Roosevelt ne connaît pas précisément la politique qu’il va mener. Mais il sait que la crise de 1929 et les politiques d’austérité ont mis les Etats-Unis à genoux, et que la puissance publique doit reprendre le contrôle d’un capitalisme financier devenu fou. En 2012, quatre années après le déclenchement de la crise financière mondiale de 2008, Hollande se retrouve dans la même situation. Quand il a débuté sa campagne, il ne savait pas qu’il la finirait en proposant de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros. Mais il est vite parvenu à la même conclusion que Roosevelt : seule l’arme fiscale permet de mettre un coup d’arrêt à l’explosion insensée des très hautes rémunérations.

Le principal enjeu auquel Hollande va devoir faire face, c’est l’Europe. Le point central est que l’on ne sortira pas durablement de la crise actuelle si l’on se contente de mettre en place quelques «project bonds», ces obligations européennes permettant de financer des investissements dans l’énergie et les infrastructures. Un tel outil est utile, mais ne doit pas masquer que le principal enjeu est ailleurs. Si l’on ne s’engage pas clairement dans la voie de la mutualisation des dettes publiques e