Qui est Eric Dupond-Moretti ? Une vraie «bête noire» (1), comme le titre du livre qui vient de sortir ? Cet ouvrage a mûri plus de cinq ans, écrit en collaboration avec Stéphane Durand-Souffland, chroniqueur judiciaire au Figaro, qu'il appelait, mezzo voce, lors du procès Colonna, «mon confesseur». Bête noire, comme un ours «mal léché», un vocable qui revient souvent quand on parle de Dupond. Bête noire, ce type qui fait peur à tout le monde, lorsqu'il hausse le ton, crie, devient rouge cramoisi à force de vouloir convaincre à tout prix, et se paie les magistrats issus, se plaît-il à moquer, «d'une même caste».
Pour cerner Dupond-Moretti, prenons un de ses autres surnoms : «Acquitator». L'avocat, âgé de 51 ans, qui a fêté ses 100 acquittements le 7 juillet 2011, ne s'en vante pas dans son livre. Il a perdu son père à quatre ans, se revendique d'un milieu modeste, insiste sur les liaisons quand il parle, comme s'il était dans un cours d'éloquence. Sa mère, femme de ménage, l'a éduqué sérieusement. Il porte la robe - comme un enfant trimbalerait un doudou - de son confrère toulousain Alain Furbury, qui l'accueillit à ses débuts.
Pincettes. Essayons ensuite «écorché vif». Le mot est de l'un de ses confrères : lors du procès d'Yvan Colonna, Dupond a osé un début de plaidoirie sur cette «peur» de mal faire «son travail, de ne pas être à la hauteur des enjeux». Il a aussi conté l'histo