Menu
Libération

La tension monte d’un écran

Article réservé aux abonnés
Course aux résultats côté Twitter, poursuites à moto côté télé.
publié le 7 mai 2012 à 0h06
(mis à jour le 7 mai 2012 à 9h51)

Il faudra une image pour se souvenir. Celle qui, à la façon des petites tranches télématiques reconstituant une à une le visage de François Mitterrand le 10 mai 1981, imprimera dans nos mémoires l’élection de François Hollande le 6 mai 2012. TF1 plonge son studio dans le noir et, en surimpression, façon portrait-robot, des fronts de Sarkozy, des nez de Hollande, des bouches de l’un de l’autre s’entrecroisent jusqu’à former le visage du vainqueur. Sur France 2, une caméra nous emmène dans un Elysée de synthèse : les portes s’ouvrent, le rideau rouge se déroule et un gigantesque portrait de Hollande s’affiche. Portrait classicos aussi chez i-Télé et BFM TV, zou : direct sur les drapeaux de Solférino.

Oh et allez, ne boudons pas notre plaisir, on se souviendra sans doute aussi des gueules défilant sur les plateaux télé. Celle de Jean-François Copé, l’air d’avoir mangé une huître pas fraîche, celle, chiffon, de Nadine Morano. Celle de Nicolas Sarkozy, enfin, l’air presque soulagé et incapable de contenir les cris de haine des militants UMP qu’il a lui-même attisés pendant des mois.

«Réveillon». La télé a repris ses droits, et ses gadgets avec : inutiles poursuites à moto, vaines attentes devant la porte du bureau de Hollande à Tulle et une fixette sentimentalo-people sur Thomas Hollande, dont France 2 filme in extenso le coup de fil de «papa», tel qu'inscrit sur l'iPhone. Résumé : «- […] - Ouais. - […] - Ouais.»

Il est 20 heures, et tout le monde