Il avait répété dès le début de sa campagne qu'il ferait de la jeunesse sa grande priorité. Il avait multiplié les propositions : avec le contrat de génération, sur les emplois d'avenir, les postes supplémentaires pour l'éducation… Mais le discours semblait convaincre davantage les parents que leurs enfants. Les jeunes ont mis du temps avant d'être présents dans la campagne de François Hollande. Ils n'ont d'ailleurs pas massivement voté pour lui au premier tour. Ils se sont rattrapés au second. Et, dimanche soir, c'est cette jeunesse qui a littéralement envahi la place de la Bastille pour célébrer la victoire. Sur la tribune, le premier grand discours à Paris de François Hollande leur a été dédié. «Je suis le président de la jeunesse de France», a-t-il annoncé à une foule en fête. Précision utile, car cette jeunesse, qui n'a jamais connu la gauche au pouvoir, célébrait autant la défaite de Nicolas Sarkozy que l'avènement du socialiste.
Arrivés par grappes en fin d'après-midi, bien avant la proclamation des résultats de l'élection, beaucoup ont témoigné de leur irrésistible envie de «réconciliation» et de «fraternité» après les années de division. Envie de se réapproprier la politique et ses symboles. Comme cette Marseillaise chantée à tue-tête, spontanément, tout au long de la soirée.
Au lendemain de la victoire, Libération est allé à la rencontre de cette future «génération Hollande». Une jeunesse soulagée mais prudente. Q