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TRIBUNE

Les images comptent et compteront de plus en plus

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Tribunes 2012dossier
(Dessin Alain Brillon)
par Yves Michaud, philosophe
publié le 7 mai 2012 à 16h59

Plus tout à fait à chaud mais encore sur le vif, voici quelques réflexions sur les résultats de l'élection présidentielle d'hier. Je les jette comme ça, sans prendre de pose, pour provoquer la réflexion et les échanges. Car cette élection aura manqué de débats intellectuels. En partie à cause de sa violence, en partie à cause des enjeux – en partie aussi à cause de la fracture (une de plus !) entre les intellectuels et les «autres» – dont ils font cependant partie sans vouloir s'en rendre compte…

1. L'écart réduit des résultats indique non pas qu'il s'en est fallu de peu mais que les inerties politiques sont fortes, les appartenances profondes et les attachements tenaces. Les temps du citoyen zappeur-consommateur ne sont pas encore venus, même s'ils s'annoncent. Et si les images compteront de plus en plus ainsi que Manuel Castells l'a si bien dit dans son livre Communication Power (en particulier le chapitre 3). Je n'ai jamais cru aux 58/42 ni 55/45. Pas plus qu'aux 15% de Mélenchon.

2. Dire que les images comptent et compteront de plus en plus ne doit pas choquer. Il y a seulement manière et manière de construire et de produire les images. De ce point de vue, Hollande a mieux réussi que Sarkozy – et ce n'était pas gagné d’avance pour lui. Avec les techniques Sarkozy-Louvrier-Séguéla, on a affaire à des coups de «pubeux», dont l’effet est, au coup par coup, brillant mai