«Je porte toute la responsabilité de cette défaite.» Devant une salle de la Mutualité survoltée, bien décidée à couvrir les mots de leur champion dans une ultime liesse, Nicolas Sarkozy a le visage tendu. Son ton est grave : «J'ai beaucoup souffert que les institutions que je représentais n'aient pas été respectées, ne donnons pas le mauvais exemple.» Et, comme si le goût de cette défaite était, pour lui, définitivement amer : «Je ne serai jamais comme ceux qui nous ont combattus, nous aimons notre pays.» Les militants lui crient : «Merci» ; «C'est pas fini» ; «2017» ; «On t'aime». «Ce soir, donnons la meilleure image de la France, d'une France rayonnante, d'une France qui n'a pas de haine au cœur, d'une France démocratique, d'une France joyeuse, d'une France ouverte qui ne baissera pas la tête, d'une France qui ne regarde pas l'autre comme un adversaire, comme un ennemi.»
Honneur. Après qu'il a confié avoir téléphoné à François Hollande quelques minutes après la publication des résultats, il lui souhaite «bonne chance au milieu des épreuves». Etrangement, à la Mutualité, il n'évoque pas un retrait définitif de la vie politique, comme il l'avait annoncé à de nombreuses reprises. Il se contente de parler d'un «engagement» qui serait «désormais différent». «Dans cette nouvelle époque, je resterai l'un des vôtres. Mais ma place ne pourra plus être la même», a-t-il précisé.