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Libération
Reportage

« Merci à François. Ce soir, j’ai chialé »

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Place de la Bastille, à Paris, le 6 mai 2012 au soir. (Photos Pascal Rossignol.Reuters)
publié le 7 mai 2012 à 1h00
(mis à jour le 7 mai 2012 à 2h29)

On se pose un moment en haut de la Colonne de juillet, place de la Bastille. On regarde juste la foule, immense, dévorant chaque centimètre de libre, voulant à tout prix être au plus près. Saisir l'instant qui passe. De toute façon, comme les 100 ou 200 autres personnes qui ont escaladé le monument, on ne sait plus trop comment redescendre. On sait aussi qu'une fois à terre, on ne pourra plus bouger. La majorité des gens présents ce soir ne voient rien. Ils ne sont pas vraiment là pour ça. Plus la soirée avance, plus les rues autour de la place s'animent. Là, un fumigène à Sully-Morland, un autre du côté de Saint-Paul et Eva Joly à la tribune, acclamée, mais on ne l'entend pas. Elle semble murmurer. Les ténors de la gauche et du PS défilent ; il y a des concerts aussi. Une jeune chanteuse - on ne comprend pas qui c'est - elle est là parce qu'elle vient d'avoir 18 ans, elle a voté pour la première fois, elle entonne un titre folk en anglais. Puis, Yannick Noah. « Y a du monde où quoi ? », il demande. Il connaît la réponse, il y a des dizaines de milliers de personnes, 200 000 disent certains, on ne sait pas exactement. « Merci à François. Ce soir, j'ai chialé. »

 Sarko, c'est fini

A 20 heures pile, le sol tremble, la clameur est immense, les cris, la joie, les applaudissements, toute une foule tendue vers une annonce qu'elle connaît déjà. Mais elle a besoin qu'elle soit officielle pour exploser. Depuis de longues minutes, elle a du mal à se retenir. « Sarko, c'est fini, Sar