C’est l’un des grands paradoxes de la politique économique: le succès ou l’échec électoral des personnalités politiques est très dépendant du taux de chômage, de la croissance, de la conjoncture au moment de l’élection. Mais les dirigeants n’ont, en pratique, que très peu de pouvoir sur ces facteurs qui déterminent leur succès ou leur échec. Nicolas Sarkozy était persuadé du contraire, que le volontarisme peut triompher de n’importe quel problème économique.
Le chef de l'Etat déchu avait indiqué vouloir aller chercher la croissance «avec les dents», qu'il avait une «obligation de résultat» en matière de chômage, et que les Français devraient «tirer les conséquences» d'un chômage à 10% en 2012... Il rejoint la longue liste, onze au total, des dirigeants européens renversés par la crise de la zone euro.
François Hollande rencontrera très vite le même problème. S'il était possible de concevoir aisément un «pacte de croissance» efficace pour l'Union européenne, ses prédécesseurs n'auraient pas manqué de le mettre en œuvre. S'il existait des recettes miracles pour réduire durablement le chômage, elles auraient déjà été appliquées. Il y a, toutefois, un domaine dans lequel il pourra peut-être faire une différence: c'est la crise de la zone euro.
Deux hypothèses fictions
Comme l'indique notamment l'économiste américain Paul Krugman dans