Une page se tourne. Hier, au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, le directeur de campagne, rangeait ses affaires dans un silence d’autant plus violent qu’il contrastait avec l’agitation des derniers jours. A l’Elysée, des sacs-poubelle n’avaient pas attendu la passation de pouvoir pour encombrer les couloirs. Et Nicolas Sarkozy ? Hier matin, il a reçu son ami, Alassane Ouattara, le président ivoirien, qui était en visite privée à Paris. En début d’après-midi, il a réuni, pour la dernière fois, son comité stratégique de campagne, avec les principaux élus de la majorité. Puis il a quitté l’Elysée, pour retrouver femme et enfant chez lui.
Toute la journée d'hier, ses proches ont voulu lever toute équivoque : oui, le président sortant se retire de la vie politique. «C'est clair et sans ambiguïté», assure Franck Louvrier, son conseiller en communication. Pourquoi alors ne pas l'avoir annoncé franchement à l'occasion de son discours de la Mutualité dimanche soir ? «Il faut prendre en compte le contexte particulier de cette soirée : il parle devant des gens qui ont foi en lui et il n'était pas question de leur faire un bras d'honneur comme l'avait fait Lionel Jospin», confie un membre du staff de campagne. Restait aussi un impératif politique : «L'enjeu était d'éviter que l'UMP explose, explique un proche. II pensait qu'en annonçant brutalement son retrait définitif il risquait d'encourager une guerre des chefs au sein de la majorité.