Ils ne sont pas allés à la Bastille et n’ont pas regardé la télé longtemps dimanche soir. Car le lendemain, ils avaient un partiel de probabilités. Pour ces étudiants en deuxième année d’éco-gestion de l’université de Créteil (Val-de-Marne), la place de la Bastille, c’est loin. La politique aussi, surtout en période d’examens. Au second tour, ils ont voté comme les Français : une grosse moitié pour Hollande, une petite pour Sarkozy. Enfin, en ce qui concerne ceux qui ont voté. Car beaucoup habitent en province et n’avaient pas fait les démarches pour obtenir une procuration.
Durant cette campagne, ils n'ont pas eu l'impression que les candidats s'adressaient à eux. Le fait que Hollande a fait de la jeunesse sa priorité leur a échappé. Daniel aurait aimé entendre des «propositions concrètes sur le problème des étudiants avec un master à trouver un travail» ou «l'impossibilité pour les jeunes de se loger à Paris». Inès espère que Hollande sera «moins austère socialement que Sarkozy» : «C'est une attente assez personnelle. Je vis avec de tout petits moyens et j'ai réellement peur que l'on resserre encore les boulons, je ne sais pas comment je m'en sortirais». Karim, lui, attend de «l'apaisement» : «Qu'on arrête de dire que les pauvres ruinent le pays, c'est devenu insupportable.» Pour autant, il n'est pas convaincu par les mesures annoncées par Hollande. «Je ne crois pas à cette idée de contrats jeunes [le contrat de générat