Coupes à champagne en plastique, scènes de joie, embrassades : bien avant 20 heures, la foule s’était massée place de la Bastille, à Paris, devant le siège du Parti socialiste, dans les rues… Et ce fut pareil à Lyon, à Marseille, à Lille, partout en France. Tour d’horizon dans la fête d’un soir historique.
Paris
A la seconde où l'image de François Hollande s'est affichée sur l'écran installé place de la Bastille, une immense clameur a fusé de la foule, dans une forêt de bras levés, suivie instantanément par des fumigènes. Des rues autour, bloquées à la circulation, des renforts humains hilares ont afflué vers la place. Elise, 22 ans, célèbre son premier vote présidentiel une bière à la main. Un homme fend la masse compacte avec un sac d'où il sort un djembé, entamant en rythme un «Sarko, dégage !» Des centaines de personnes regardent avec jubilation le discours du président défait, poussant des «wouhouh !» réprobateurs. On entend un «cabotin !» un «il fallait y penser avant !» La question du soir : Hollande viendra-t-il faire un discours ? La scène de concert finit d'être préparée. Premier air téléphoné : Ça, c'est vraiment toi. Ça danse un peu, l'Irakienne Walaa évoque «une fissure dans le front conservateur», une grande perche aux allures de soixante-huitard dit : «C'est quand même mieux qu'il y a cinq ans, quand on se tapait dessus avec les flics.» «Ce soir, on fait la fête, poursuit le vieux briscard.