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Libération
Décryptage

Un vote blanc à 2 147 173 bulletins

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Si on comptabilisait les votes blancs, le candidat socialiste obtiendrait moins de 50% des suffrages exprimés. Comme Jacques Chirac en 1995.
Devant un bureau de vote. (Photo Eric Gaillard. Reuters)
publié le 7 mai 2012 à 13h23
(mis à jour le 7 mai 2012 à 15h38)

«En comptant les votes blancs, Hollande ne passait pas les 50%. Vous êtes toujours pour la reconnaissance du vote blanc?». Le tweet est de Nicolas Voisin, fondateur du site Owni, et vise à interpeller sur une réalité. Si on comptabilisait les votes blancs, le candidat socialiste ne dépasserait pas la barre symbolique de 50% des suffrages exprimés: 48,69% selon vote-blanc.org. Certains hiérarques de l'UMP se sont empressés d'affirmer que le cas est unique, oubliant un peu vite les 49.5% de Jacques Chirac en 1995. Ce fut le cas de la pas très  fair-play Valérie Pécresse, affirmant ce matin que le nouveau président avait été élu avec une «minorité des voix», preuve selon elle que «les solutions de la gauche face à la crise n'ont pas convaincu les français».

Alors que François Hollande devance Nicolas Sarkozy de 1,14 millions de voix, plus de 2 millions d'électeurs (2 147 173, soit 5,84% des inscrits) ont voté hier sans exprimer de choix, sans qu'il soit toutefois possible de distinguer les votes nuls des votes blancs. Sur plus de 46 millions d’inscrits et 37 millions de votants, reste que le chiffre est significatif. Il faut remonter aux seconds tours des présidentielles de 1995 (Chirac-Jospin) et de 2002 (Chirac-Le Pen) pour retrouver un taux comparable, respectivement 5,97% et 5,38%. Le taux le plus élevé pour un scrutin présidentiel - 6,42% - avait été