Qu’on le veuille ou non, l’Europe est désormais entrée dans une insurrection contre le pacte fiscal condamnant l’Europe à une austérité sans croissance. Toute la question est donc de savoir si l’élection du nouveau président français modifiera la donne face à une Allemagne intransigeante.
L’acceptabilité sociale de l’austérité consécutive à la terrible crise financière qui frappe l’Europe s’érode. D’abord, parce que les gouvernements les plus réformistes se rendent bien compte que les perspectives de réduction des déficits publics à -3% du PNB en 2013 seront très difficiles compte tenu des faibles perspectives de croissance. Ensuite, parce que, chaque fois qu’on la consulte, l’opinion publique européenne tend à réagir négativement.
On le voit clairement en Grèce où la situation est gravissime et où, comme on pouvait s’y attendre, les élections n’ont guère permis de dégager une majorité claire capable de s’approprier le plan de rigueur.
Faudra-t-il alors attendre un coup d’Etat militaire pour prendre conscience du caractère intenable de la situation ? En Irlande, les chances d’une victoire du oui au référendum sur le traité fiscal semblent s’amenuiser. Certes, la disparition de la clause d’unanimité permet de contourner l’obstacle et de permettre l’entrée en vigueur du pacte sans l’accord de tous. Mais cela ne réglera de toute façon rien. Car, en l’état, ni la France ni l’Italie ne ratifieront le pacte fiscal. Même en Allemagne, les sociaux-démocrates, dont le soutien est indisp