Au soir de son élection, François Hollande a lancé : «Je suis le président de la jeunesse de France.» C'était dimanche 6 mai, place de la Bastille. Dans la foule multicolore et tricolore, il y avait pas mal de jeunes, un bel échantillon des 60% d'électeurs de 18 à 24 ans qui ont voté pour lui au second tour de la présidentielle selon l'institut Viavoice (lire page 4). Pour sa première sortie, la «génération Hollande» était venue fêter la victoire de la gauche et la défaite de Nicolas Sarkozy. Elle espère ne pas se réveiller avec la gueule de bois à la fin du quinquennat. Ce ne sont pas des mesures catégorielles qui ont motivé son vote, mais une aspiration profonde au changement. «La Bastille, c'est une image formidable. Ils n'ont connu que la droite au pouvoir et pas les désillusions du second septennat de François Mitterrand», souligne Delphine Batho, l'ex-porte-parole du candidat. C'est dire combien l'enjeu est grand et le nouveau chef d'Etat attendu au tournant.
Avant de faire ses preuves comme «président de la jeunesse», François Hollande en a été le candidat. Du premier au dernier jour de sa campagne, il a placé la jeunesse au cœur de sa démarche. Contre l'avis de certains de ses conseillers, il a répété : «Ma priorité, c'est la jeunesse.» Non pas pour s'adresser à ce segment de l'électorat - minoritaire -, mais pour en faire un thème fédérateur, symbolisé par le «contrat de génération», une mesure exonérant de charges un patr