C'est promis. Juré. Il ne le fera plus. C'est la dernière fois que Franz-Olivier Giesbert s'affiche ainsi en éternel sale gosse du journalisme. La main sur le cœur, il s'engage à ce que «ces derniers carnets» soient son «dernier livre politique». Depuis près quarante ans, FOG n'a pu s'empêcher de rejouer le même vilain tour aux hommes de pouvoir qu'il a fréquentés. Il n'a pas son pareil pour confesser les uns et les autres et s'inviter au moment décisif. A tu et à toi avec chacun, il déjeune, dîne, «picole» et passe sa vie avec ses personnages qui ont souvent commis l'erreur de le prendre pour l'un des leurs. FOG aimante les confidences à toute heure du jour ou de la nuit, surtout quand la solitude, la souffrance, l'abattement laissent entrevoir les caractères, les blessures, les vrais tempéraments, les haines aussi. Grand maniaque chasseur de off, il les accumule comme de petits trésors, les collectionne comme autant de flèches qu'il décochera à sa guise, au moment le plus percutant. Nombre de ses victimes en ont fait l'amère expérience, Giesbert en garde toujours pour le livre suivant. Histoire de prolonger le supplice.
Cette technique jubilatoire, qui ferait sans doute une bonne définition du journalisme, avait permis à FOG de camper l'an dernier un Sarkozy criant de vérité (1). Le portrait cruel d'un «égotique» obsédé de lui-même et de son image, capable de malmener ses «collaborateurs» avec une brutalité de primate.
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