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Libération

Tou-toute dernière fois

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publié le 11 mai 2012 à 20h26

C’est promis juré, juste une dernière pour la (dé) route.

Le soir du 6 mai en direct de la salle de la Mutualité, les instantanés pleuvent, souvent pléonasmes : «il» s’en allant, pour illustrer le «par ici la sortie» officialisé par une majorité de votants. Il est vrai que le président sorti encourageait le cliché, hésitant entre «Je suis au bord de l’émotion avec des vrais morceaux de larmes dedans mes yeux» (façon éjecté du Loft) et «Moi je veux mourir sur scène» de l’immarcescible Dalida.

Le 1er mars à Bayonne centre-ville, on n'en était pas là. Il était encore question de «candidat hors système». Bref, la confiance qui, telle la couche du même nom, résistait encore à ses incontinences verbales. Sauf que pas. Le parapluie déployé au-dessus du président sorti n'était pas destiné à le protéger du crachin mais des crachats et d'une pluie d'œufs plus ou moins frais, balancés par des manifestants.

Stupeur ! semble signifier la mâchoire décrochée du président sorti : il y a une opinion publique autre que la mienne, bien plus, elle ose être en désaccord avec ma splendeur époustouflante. Evidemment, il manque la bande-son qui doit être toute pleine des gracieusetés habituelles dans la bouche de Nico la teigne. On imagine sans peine : «’culé», «au gniouf !», «casse-toi, pauv’ toi !»

Espérons que ce soit aussi à cet instant précis que le président sorti a commencé à être moins certain que c’était dans la poche et surtout la sienne. Comme le soir du débat télé avec Hollande,