Deux candidats pour se disputer sur les terres du bassin minier un même symbole. Dans cette 11e circonscription du Pas-de-Calais, bastion historique du socialisme des «gueules noires», Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon veulent tous deux montrer qu'ils représentent la voix du peuple. Un même symbole et un même pari : gagner contre un Parti socialiste miné par les affaires et contre des élus au train de vie indécent, qui ont laissé ce territoire aller vers son déclin et sa désindustrialisation.
Un même pari, mais pas les mêmes enjeux. Pour la présidente du Front national, élue pour la première fois conseillère régionale de 1998 à 2004, puis à nouveau en 2010, il s’agit de prouver qu’après son score à la présidentielle - près de 18% des suffrages -, sa formation renoue avec le succès et est capable d’envoyer des élus à l’Assemblée nationale. De surcroît, sur une circonscription où François Hollande a récolté plus de 60% des voix au second tour. Au premier, Le Pen était arrivée en tête, avec 31,42%. Une victoire le 17 juin conforterait, en plus, sa position de présidente du parti.
Bobo. Pour Jean-Luc Mélenchon, l'objectif est double. D'abord, le leader du Front de gauche veut s'affirmer comme la seule force capable de faire barrage à l'extrême droite en revenant à un discours de gauche ouvrière et républicaine, version Georges Marchais, chef du PCF de 1972 à 1994. Ensuite, prouver, par son élection, qu'il est le vrai représentant de la classe ouvrière