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Libération
TRIBUNE

Une courte victoire démographique

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par Laurent Chalard
publié le 13 mai 2012 à 19h07

François Hollande a été élu président à une courte majorité, avec un score de 51,6%. Ce résultat s’explique en partie par un facteur oublié des analystes politiques, la démographie, au rôle pourtant majeur, en France comme aux Etats-Unis.

Le corps électoral évolue en fonction de la croissance démographique. Or, cette dernière est le produit de deux facteurs.

Le premier est la progression de l’espérance de vie, qui conduit à un vieillissement de la population par le haut, c’est-à-dire qu’une large partie de l’augmentation de la population française est due à la hausse du nombre de personnes âgées et non de celui des jeunes. Par exemple, pour l’année 2011, alors que le solde naturel de la France est de + 253 000 personnes, l’accroissement des 65 ans et plus est de 308 000 personnes. Le solde naturel français est donc uniquement le produit du vieillissement de la population (sinon la population diminuerait).

Le second facteur est l’immigration, la France ayant un solde migratoire positif depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce phénomène vient gonfler la croissance démographique du pays, d’autant qu’il agit aussi sur la natalité (sans immigration, le nombre de naissances serait moins élevé). En 2011, le solde migratoire est estimé à + 80 000 personnes. En conséquence, ces deux facteurs jouent un rôle primordial sur le résultat des élections, mais en sens opposé.

Le vieillissement sensible de la population a mécaniquement tendance à augmenter l’électorat de droite, puisque les études s