Le mur principal du bureau arbore sa collection de cartes de visite griffonnées. Des gens de gauche (Mauroy, Glavany, Sérillon ou… Hollande) comme de droite (Pasqua, Raoult, Mazeaud ou… Besson) assurent Julien Dray de leur sollicitude. Cela date de 2009, année où le député PS a dû se justifier de son goût pour les montres de collection et d’un train de vie emballé, incriminations vécues comme infamantes, procédures qui se sont conclues par un simple rappel à la loi. Beaucoup auraient enfoui profond ces marques de sympathie dans le tiroir de leur mémoire blessée, les recouvrant d’un pudique voile de gratitude. Dray, le passionnel, les brandit en place d’honneur.
Mails et textos feraient bien de rappliquer à nouveau car l’année est désastreuse pour le fondateur de SOS Racisme. Empaillage avec son «fils» préféré, Malek Boutih, pour la reprise de sa circonscription, montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon, le frère ennemi, quand Dray dilue son énergie au creux de l’équipe de campagne de Hollande. Et puis, gros souci de santé suivi d’une fête anniversaire compensatrice où la réapparition de DSK fait flipper les éminences. Depuis, les mesures de rétorsion pleuvent. Procès en irresponsabilité, éjection d’une sauterie d’après-victoire par la Première Dame. Et on parierait volontiers que celui qui se crut quelques heures secrétaire d’Etat à la Jeunesse en 1988, et qui refusa les offres de Sarko, ne sera jamais sur la liste des ministrables.
La solidarité des