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Libération
EDITORIAL

Equilibre

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publié le 14 mai 2012 à 22h36

Pour François Hollande, il s’agit de passer de l’exploit individuel à l’aventure collective. Le candidat socialiste a réalisé un raid solitaire jusqu’à la victoire finale, avec une agilité que beaucoup avaient sous-estimée. Président, son premier acte politique est de choisir des femmes et des hommes, de constituer une équipe pour affronter la tempête et de la doter d’un état d’esprit irréprochable. En clair, le modèle, ce n’est pas le Parti socialiste ! Les Français condamneraient à coup sûr les petites guerres égotiques ou la défense exacerbée de plates-bandes d’éléphants. Quant à l’art de la synthèse baroque, il a peu à voir avec l’art de gouverner un pays à l’heure de la crise. Si le choix d’une équipe gouvernementale est si crucial, c’est aussi parce que l’exercice du pouvoir s’est profondément transformé. Le rayonnement d’un Etat se mesure aujourd’hui à sa capacité d’influence, et non à l’affirmation ostentatoire de sa seule puissance nationale. Gouverner, c’est savoir négocier, bâtir des alliances. Seule une équipe habitée par l’intérêt général peut y parvenir. Les premiers pas du nouveau président sont sur ce point plutôt rassurants : on a plus parlé d’Europe depuis dix jours que du bal des prétendants. Cette exigence de cohésion vaut tout autant pour réussir à faire bouger l’Europe que pour redresser la France. Cette équipe-là aura la charge de revitaliser une démocratie blessée et abîmée par la crise autant que par le règne foutraque d’un président qui rend aujourd