S'il y a une chose sur laquelle Nicolas Sarkozy n'a jamais varié durant sa carrière, c'est l'importance accordée au leadership et aux capacités du volontarisme. Il a toujours fustigé le célèbre «l'Etat ne peut pas tout» de Lionel Jospin, comme symbolique du renoncement. Ce leadership a suscité, en 2007, un fort engouement de la part de gens pensant qu'il permettrait de mettre en œuvre des réformes trop longtemps retardées. Son style de management ne laissait guère de place aux voix dissonantes. Sa réforme de l'Etat, au travers par exemple de la RGPP ou de la réforme des universités, a consisté à donner plus de pouvoir aux managers publics, chargés d'évaluer et de piloter l'action des exécutants à l'aide d'indicateurs de performance et d'incitations individuelles.
Cette importance accordée au leadership trouve un écho dans le monde des affaires, et ses évolutions depuis les années 80. Le «nouveau management public» s’inspire des techniques du secteur privé ; les rémunérations des dirigeants d’entreprise ont explosé, justifiées par la nécessité d’attirer et d’inciter les meilleurs talents. Les PDG d’entreprises font les couvertures des magazines, voire l’actualité people, au gré des succès ou échecs de leurs entreprises, qui leur sont intégralement attribués. Leurs homologues des années 50 étaient totalement inconnus du grand public, et beaucoup moins payés.
Ce culte des grands hommes n'est pas une nouveauté : Tolstoï le brocardait déjà dans Guerre et Paix. Plu