Qui a Matignon ? Pour François Hollande, ce choix a valeur de test. Le candidat a promis que lui, président, son Premier ministre ne serait pas un simple «collaborateur», mais le chef du gouvernement et de la majorité, dont la feuille de route initiale consiste à conduire la campagne des législatives avant d'accompagner le «changement» hollandais.
Soucieux de ne pas laisser accroire que son Premier ministre serait nommé avant lui, le chef de l'Etat a entretenu le suspense jusqu'au bout. «Il a en tête les équilibres de la Ve République. C'est de lui seul que procédera le nom du Premier ministre. Ce n'est en aucun cas une négociation sur dix jours», indique Olivier Faure, un de ses stratèges.
«Confiance». Officiellement, Martine Aubry, Manuel Valls et Michel Sapin sont encore dans la course. Mais les fidèles du Président ont laissé filtrer sa préférence pour Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes et président du groupe PS à l'Assemblée. «J'ai l'impression que c'est lui», indiquait hier un hollandais historique. Vendredi à Tulle, il a déclaré avoir pris sa décision mais ne pas avoir informé l'intéressé(e). Hésite-t-il encore ? «Non, je ne le crois pas», lâche Stéphane Le Foll. «François est très très favorable à Jean-Marc. Ce matin, Jean-Pierre Jouyet a expliqué que la logique politique voudrait que ce soit lui», décryptait un dirigeant socialiste. «Ayrault est le plus à même dans le contexte actuel. Il faut