Que liront nos enfants et petits-enfants dans leurs livres d'histoire pour décrire ce curieux quinquennat fait de crises, de fureurs et de polémiques ? D'abord, que Nicolas Sarkozy aura laissé un «isme». Au même titre que ses prédécesseurs de la Ve République. Mais sans prendre le risque de se tromper, on peut faire l'hypothèse que le «isme» du président sorti fera peu d'émules. Qui se revendiquera demain du sarkozysme ? Très certainement personne. Autant le gaullisme a su prospérer sans son Général, autant le sarkozysme restera définitivement accroché à la personnalité pour le moins intrigante de l'ex-chef d'Etat.
La droite se convainc elle-même que les Français, puis les historiens, vont demain redécouvrir émerveillés son bilan. Qu’ils vont oublier une bonne fois pour toutes le style d’un chef d’Etat si peu présidentiel, qui aura passé la fin de son mandat à tenter de gommer tous les vilains gribouillis du début. Aujourd’hui, la droite répète que Sarkozy laisse derrière lui des réformes, tellement indispensables que même la gauche (ou du moins une partie) ne veut pas remettre en cause. Ce n’est pas totalement faux. On peut citer en vrac la réforme de la Constitution et sa question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la création d’un grand emprunt d’investissement d’avenir de 35 milliards d’euros, le lancement d’un fonds souverain à la française (FSI, socle de la future Banque publique d’investissement), l’autonomie des universités, l’introduction d’un zeste