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Portrait

Ayrault, monsieur loyal

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Réputé secret, solide et besogneux, le maire de Nantes, qui travaille avec Hollande depuis quinze ans, fait son entrée à Matignon.
Jean-Marc Ayrault en 2004. (Photo Laurent Troude pour Libération)
publié le 15 mai 2012 à 22h46

Ils ont déjà passé quinze ans côte à côte. Coude à coude. A l’Assemblée nationale, la tradition veut que le président du groupe socialiste soit assis à côté du premier secrétaire du PS. François Hollande et Jean-Marc Ayrault se sont connus sur ces bancs. «Jean-Marc» a-t-il confié à «François» qu’il a appelé l’une de ses deux filles Ysabelle en hommage à Isabel Allende, la nièce du président chilien assassiné par Pinochet ? Que l’été, il se balade dans les Alpes en camping-car après avoir lâché son combi Volkswagen soixante-huitard ? Pas sûr. Les deux sont des hommes pudiques et secrets. Le Nantais a en revanche dû raconter au Corrézien que, depuis son élection au conseil général à 26 ans, il a gagné toutes les élections auxquelles il s’est présenté.

«Huîtres». Investi hier, Hollande a nommé Ayrault dans la foulée à Matignon. A 62 ans le député-maire de Nantes devient donc chef du gouvernement. Des premiers ministrables pressentis, il est le moins connu du grand public. «C'est l'anti-bling-bling. Jean-Marc Ayrault, c'est le Pierre Mauroy de Hollande. A Paris, on s'imagine que les gens ne le connaissent pas. Mais il a une vraie popularité parce qu'il est proche des gens. Je l'ai constaté en Moselle», témoigne Aurélie Filippetti, porte-parole du groupe.

Jusqu'à hier, Ayrault faisait partie du paysage, comme un grand élu de province solide et industrieux. Avant l'invention des portables il faisait monter ses collaborateurs de Nantes à Paris le jeudi midi,