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Libération
Chronique-fiction

Le jour où... la cérémonie d’investiture sera supprimée

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Tous les mardis pendant la campagne électorale, Luc Le Vaillant réinvente la politique dans une chronique d'anticipation.
publié le 15 mai 2012 à 18h43
(mis à jour le 16 mai 2012 à 9h06)

On est la nuit du dimanche 17 juin 2022 et Najat Vallaud-Belkacem se réveille en sursaut. La nouvelle héroïne de la gauche triomphante éponge la sueur qui lui perle au front, secoue sans succès son mari qui dort profondément à ses côtés et, devant sa placidité béate, se recroqueville dans ses angoisses en comptant les moutons, réussissant malaisément à sommeiller par intermittence.

Le PS vient de créer la surprise en remportant les élections législatives et devrait conserver sa majorité à l’Assemblée nationale. Incroyable! Au finale, Hollande et Vallaud-Belkacem feront mieux que Mitterrand et ses deux septennats, et sans entrelardage de périodes de cohabitation.

NVB devrait être aux anges, et rêver en rose d’une prise de fonctions somptueuse. Mais, elle cauchemarde.

Malgré les Converse dorées remplaçant les stilettos, elle se voit se tordre les chevilles sur les graviers de l’Elysée, n’osant pas emprunter le tapis rouge à elle réservée. Et puis s'écrouler dans sa montée des marches, tenter de se rattraper à la cravate toujours valseuse de François Hollande et aller se vautrer dans les bras grand ouverts du sortant, sous le regard courroucé de la première dame.

Il faut les criailleries des moineaux égayés par l’aube d'été pour qu’elle réalise que la nouvelle résidence du premier personnage de l’Etat vient d'être externalisée au-delà du périphérique. Et que le palais meringué du monarque républicain, sis au cœur du triangle d’or du VIIIe arrondissement, s’est méta