«J'suis au Bellevue avec M. Mélenchon! C'est vrai! J'te le passe... Il peut peut-être faire quelque chose pour toi?» Portable collé à l'oreille droite, coude gauche posé sur le comptoir, Franck commence sa journée de repos par prendre une bière et causer avec l'ex-candidat Front de gauche à la présidentielle. A sa gauche, Mélenchon est au café. Double. Il est près de 11 heures, l'eurodéputé attaque sa première journée de campagne dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais à Oignies, à 9 kilomètres d'Hénin-Beaumont.
«J'suis pas pour qu'on paie des gens au lance-pierre et qu'on empêche les autres de travailler!» dit-t-il à Franck, pas très convaincu. Les deux hommes discutent un bout «dumping social» puis on apporte au leader du Front de gauche un sachet bourré de saucisson de cheval tranché. Tout le monde y a droit: «Nous autre à gauche on est des partageux», lance Mélenchon à la cantonnade. Sur le zinc, Mélenchon feuillette devant lui la Voix du Nord. Passe sans s'attarder sur l'article du jour relatant la déclaration de candidature, la veille, de son adversaire Marine Le Pen.