Pour reprendre l’anaphore employée par François Hollande lors du face-à-face avec Nicolas Sarkozy, la répétition d’un même début de phrase engendrant une rafale de propositions, voici ces incantations pour un nouveau président.
Moi, citoyen, j’ai envie que le Président se retrouve en moi comme je me retrouve en lui, Moi, citoyen, j’ai envie qu’une république sans reproche ne soit pas un vain mot,
Moi, citoyen, j’ai le désir que le Président n’abîme pas la France et ne la laisse plus souffrir de ses silences,
Moi, citoyen, j'aimerais que le Président use du mot inespoir - qui n'est ni l'espoir ni le désespoir - afin qu'il ne laisse quiconque espérer en vain et ne pas devenir ainsi un ange de la désillusion,
Moi, citoyen, j'aimerais qu'il ait tenté de lire Ulysse de Joyce et avoue qu'il y a finalement renoncé,
Moi, citoyen, j’aimerais qu’il fasse de l’Europe un immense territoire de désirs, d’espérances et de rêves,
Moi, citoyen, j'aimerais que la Princesse de Clèves soit une beauté éclatante de notre histoire et non une punition d'examen,
Moi, citoyen, je voudrais que le Président fasse de la France un pays apaisé, calme et fier de son destin, arrogant de son aptitude à anticiper une modernité qui n’était pas inscrite dans sa génétique de confort,
Moi, citoyen, j’aimerais que le Président fasse référence aux illuminés, les poètes, Eluard, Rilke, Rimbaud… qui expriment au mieux nos mystères et aventures secrètes avec le monde,
Moi, citoyen, j’ai besoin que le