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Libération
EDITORIAL

Sas

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publié le 15 mai 2012 à 22h16

La rupture, c'était hier. Après la consensuelle cérémonie du 8 Mai, et derrière les belles images républicaines prises sous les dorures de l'Elysée, le symbole de la poignée de mains sur les marches du palais n'aura trompé personne. La journée de passation des pouvoirs a été pensée par François Hollande comme un sas emblématique vers une présidence qu'il veut à l'opposé de celle de Nicolas Sarkozy. «Vite, vite, passons à autre chose», a semblé indiquer le nouveau locataire de l'Elysée en ne traînant pas sur le perron au moment du départ de Nicolas Sarkozy. En se contentant d'adresser au sortant ses «vœux pour la nouvelle vie qui s'ouvre devant lui», c'est le bilan du quinquennat que François Hollande a balayé. Du besoin d'«apaisement» aux allusions à l'omniprésidence, de la «dignité et simplicité» au sommet de l'Etat aux «garanties d'indépendance» de la justice, François Hollande n'a pas cherché à ménager son prédécesseur. La passation fut à l'image de l'entre-deux-tours : rude. En réaffirmant ses choix en faveur de l'école, de la jeunesse, du progrès et de la science sans frontière, les hommages à Jules Ferry et Marie Curie ont aussi résonné comme deux étapes de mise à distance maximale du sarkozysme. Les prochaines semaines diront si le rendez-vous à Berlin avec la Chancelière aura permis de jeter les bases d'une rupture avec la logique de la rigueur de fer. La composition du gouvernement de Jean-Marc Ayrault dira aujourd'hui si le nouve