Elle parle d'elle à la troisième personne. Comme pour mettre son échec à distance. Même si, de toute évidence, ce n'est pas comme ça qu'elle raconte l'histoire. «C'est d'une simplicité biblique, explique Martine Aubry à Libération. Deux personnalités pouvaient être Premier ministre, François Hollande en a choisi une, Jean-Marc Ayrault. La cohérence politique c'était donc que Martine n'entre pas au gouvernement.»
Celle qui fut numéro 2 de l’équipe Jospin en appelle à l’histoire de la gauche pour expliquer ce choix de chef de gouvernement, se plaçant de fait dans la lignée des inimitiés légendaires entre Mitterrand et Rocard ou Fabius et Jospin. Sauf qu’en 1981, Michel Rocard était bel et bien ministre d’Etat dans le gouvernement dirigé par Pierre Mauroy. Un affichage qui, certes, ne durera qu’un mois.
Rumeurs. Martine Aubry assène donc : «J'ai toujours su que je ne serai pas Premier ministre, parce que François choisit toujours la proximité.» Pas déçue ? «Je ne fais pas du tout la gueule. Personne n'est indispensable» et, à partir de maintenant, «je serai là où je suis le plus utile». Soit à la tête du Parti socialiste pour mener, «au côté de Jean-Marc, qui est chef de la majorité» la bataille des législatives. Une posture quasi-sacrificielle qui ne correspond pas au personnage. Et qui est largement compensée par l'entrée en force de certains de ses plus proches au gouvernement, comme son bras droit de toujo