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Libération
Interview

«C’est un bon dosage»

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Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Lille :
publié le 16 mai 2012 à 22h36

Professeur de sciences politiques à l'université Lille-II, Rémi Lefebvre est l'auteur du livre les Primaires socialistes, la fin du parti militant (ed. Raisons d'agir, 2011).

La composition du premier gouvernement Ayrault vous semble-t-elle réussie ?

Comme souvent, l’exercice était impossible. Hormi la non-présence de Martine Aubry, qui n’est pas anodine, comme celle de Bertrand Delanoë, je trouve que le dosage est globalement bon. On peut noter qu’il n’y a qu’une demi-douzaine d’anciens ministres sur 34 portefeuilles annoncés, ce qui n’est pas énorme, mais il y a du coup un vrai renouvellement, notamment par les femmes. Le choix des nouveaux a été fortement basé sur leur expérience des dossiers, ce qui n’est pas étonnant dans un parti où l’expertise est devenue une ressource essentielle. Fleur Pellerin, chargée de l’Economie numérique ou Jérôme Cahuzac, spécialiste des finances, en sont l’illustration. Nicole Bricq, qu’on n’attendait pas du tout à l’Ecologie, répond à ce même critère, car elle est considérée comme une grosse bosseuse réputée solide. Le gouvernement est à l’image des compétences de l’équipe de campagne de François Hollande.

La radicale Christiane Taubira garde des Sceaux, c’est quand même une surprise…

On attendait plus André Vallini ou Bertrand Delanoë. Là, c’est la promesse de diversité qui a joué. Ce critère a d’ailleurs été largement respecté, c’est impressionnant. Ce qui est très frappant aussi, c’est la prise en compte du critère de loyauté. Les hollandais historiques sont sacrément bien servis : Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin, Stéphane Le Foll, Kader Arif sont tous au gouvernement. Il ne manque