Yves Surel est professeur de sciences politiques à Paris-II. Pour lui, le gouvernement annoncé hier ne ressemble pas à une équipe de transition.
On voit apparaître des ministères avec des dénominations étranges…
C'est une particularité de la France où il n'y a pas de composition gouvernementale stable régie par des normes institutionnelles, contrairement aux Etats-Unis où, pour créer un executive department (ministère) autonome, il faut légiférer. Cela a été le cas après le 11 septembre 2001 quand a été institué un Homeland Security department.
En France, les découpages des ministères sont assez flexibles, ils attestent en général de la volonté du nouveau gouvernement de donner une orientation politique particulière. D’où ce ministère du Redressement productif inédit confié à Montebourg ! Il correspond à un ministère de l’Industrie mais en plus flou et plus général. Ou la Réussite éducative confiée à George Pau-Langevin érigée en priorité au point de justifier la création d’un ministère délégué. Tous sont liés à des thématiques qui ont été fortes pendant la campagne. Mais il va falloir voir quelles administrations seront rattachées à ces ministères, un gros enjeu pour la composition des équipes et surtout l’attribution du budget. On peut supposer aussi que ces dénominations un peu floues pousseront certains ministres à entrer assez vite en compétition sur un certain nombre de décisions.
Cela ressemble à une équipe de transition ?
Non, car elle n’est pas vraiment resserrée, contrairement à ce qui avait été annoncé par Hollande. Cela signifie peut-être que celui-ci se pr