Situé à l'aile droite du PS, Manuel Valls, 49 ans, souvent traité de «Sarko de gauche» pour ses prises de position musclées sur la sécurité et l'immigration, devient le premier flic de France. Dircom de Hollande pendant la campagne, raide comme un gendarme, ce «Catalan ombrageux», selon un parlementaire, a «la tête de l'emploi» : «Un bon ministre de l'Intérieur doit savoir montrer les maxillaires.» Né à Barcelone en 1962, ce fils d'artiste peintre antifranquiste a choisi la nationalité française à 18 ans et étudié l'histoire. Il a intégré le cabinet du Premier ministre Michel Rocard à 28 ans, puis suivi Lionel Jospin à Matignon comme conseiller presse. Maire d'Evry depuis 2001, député de l'Essonne en 2002, il peut s'appuyer sur les «réseaux» de son ami Alain Bauer, manitou de la sécurité depuis dix ans, pour reprendre en main ce ministère dégradé, selon un élu socialiste : «Manu est capable de faire un démarrage à la Sarko en 2002, en ralliant les flics sur le thème "faites-moi confiance, donnez-moi deux ans".»

Ce qui les attend

Le nouveau ministre de l'Intérieur débarque en pleine grogne des policiers. Il a pour mission d'urgence de remettre sur pied la direction centrale de la sécurité publique, qui chapeaute 100 000 gardiens de la paix. Pour regonfler les effectifs ayant chuté de 12 000 postes en deux ans, Hollande s'est engagé à «l'arrêt» du non-remplacement d'un départ en retraite sur d