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Coopération : Canfin marque la rupture

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Le nouveau ministère du Développement veut faire oublier la Françafrique.
publié le 17 mai 2012 à 22h16

C'est l'une des surprises du premier gouvernement du quinquennat de François Hollande : exit le ministère de la Coopération, place au ministère du Développement ! Un glissement sémantique qui n'est pas anodin. «Le terme de coopération était trop marqué Françafrique», concède un haut fonctionnaire. «Il y avait une notion un peu condescendante dans ce vocable, ajoute un diplomate. Le développement, c'est l'idée d'un partenariat mutuellement profitable.» On est très loin des propos tenus, en juin 2008, par un ancien titulaire de la Coopération, le sarkozyste Alain Joyandet. Ce dernier déclarait à Libération : «On veut aider les Africains, mais on veut que cela nous rapporte.» Durant la campagne, les observateurs avaient noté dans l'entourage du candidat Hollande la présence de William Bourdon, l'avocat et fondateur de l'association Sherpa, à l'origine de l'enquête sur les biens mal acquis.

Emoi. Deuxième surprise : le nom du ministre délégué au Développement. C'est le vert Pascal Canfin, un député européen de 37 ans, qui a été choisi pour succéder à Henri de Raincourt, plutôt que le socialiste Kader Arif ou le sénateur communiste Robert Hue. Le premier, qui était justement chargé de ces questions dans l'équipe de Hollande, atterrit finalement aux Anciens combattants…

Pascal Canfin n'est pas un spécialiste du développement. Ancien journaliste au magazine Alternatives économiques, il s'est surtout fait connaîtr