Etranges journées où s’opèrent les passations des pouvoirs. Il y eut celle entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, à l’Elysée. Puis celles, hier, entre les anciens et les nouveaux ministres. Rituel républicain et médiatique, ambiance glaciale ou chaleureuse entre ceux qui partent et ceux qui arrivent. Moment d’apesanteur politique, aussi, où seuls comptent les signes, les symboles, les messages envoyés aux citoyens. Martelés, même. En l’occurrence : nous serons et ferons le contraire de tout ce que furent et firent nos prédécesseurs. Salaires baissés, charte déontologique, exemplarité exigée dans les comportements publics et privés, soit l’enterrement en grande pompe, et à coups de pompe, du bling-bling sarkozyste. De ses erreurs originelles qui empoisonnèrent le quinquennat du président défait et ne purent jamais être effacées, ni oubliées. Le soin maniaque mis à écrire le récit fondateur du hollandisme, la peur du faux pas qui entacherait durablement la promesse réitérée d’être «normal» risquent de colorer encore la période qui nous sépare des législatives. D’ici là, et surtout après, la politique au sens classique devra reprendre la main, le droit d’inventaire perpétuel du sarkozysme devenant déjà un feuilleton lassant. Quid de la Grèce et de l’implosion encore possible de la zone euro ? Quid de la relance de la croissance à l’échelle européenne, et à quel prix social ? Quelle réforme de l’école, de la justice, de la police, du marché du travail ? Toutes ces questions
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