Vingt-six membres du gouvernement sont candidats aux prochaines législatives. Or, comme l'a précisé Jean-Marc Ayrault, le soir même de sa nomination à Matignon, «tout ministre qui se présente aux élections législatives et qui ne sera pas élu ne pourra pas rester au gouvernement». Dont Ayrault lui-même. Un cas de figure qui ne se poserait bien sûr que si la gauche remporte le scrutin au soir du 17 juin. La règle, qui n'a rien d'officielle, n'est pas nouvelle: en 2007, fraîchement élu, Nicolas Sarkozy l'avait appliquée, contraignant Alain Juppé, tout nouveau numéro 2 du gouvernement chargé de l'écologie, du développement et de l'aménagement durable, mais battu aux législatives à Bordeaux, à quitter son poste.
A peine édictée par le Premier ministe, cette contrainte non négociable a poussé Najat Vallaud-Belkacem, ministre chargée des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, engagée dans un combat incertain dans la 4e circonscription du Rhône, à jeter l'éponge dès mercredi soir. Officiellement «pour consacrer toute (son) énergie et tout (son) temps à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement». En fait pour éviter une défaite probable. Déjà candidate dans la même circonscription il y a cinq ans, la benjamine du gouvernement, 34 ans, avait à l'époque recueilli 43,43% des voix fa