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Libération

Le mariage gay à la noce

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publié le 18 mai 2012 à 19h08

Selon Gilles Bon-Maury, président d'Homosexualités et Socialisme, «la vie est belle» depuis l'élection présidentielle, parce que François Hollande a promis qu'il ouvrirait le mariage aux couples gays (Libération du 11 mai). Mais il est difficile de partager cet enthousiasme. Non pas parce que cette mesure serait absurde, injuste ou dangereuse, comme certaines personnes le prétendent encore, mais parce qu'elle est, au contraire, la moindre des choses. L'enthousiasme est un état d'esprit que l'on devrait réserver à des transformations importantes, surprenantes et révolutionnaires. Les réformes que l'on peut classer comme étant la moindre des choses devraient être saluées avec circonspection, comme si elles étaient un dû, au lieu de tenir celui qui les a promises comme une espèce de libérateur.

Mais il y a des raisons encore plus profondes qui devraient tempérer l’enthousiasme de Gilles Bon-Maury. Je ne fais pas allusion à cette théorie, mille fois rabâchée depuis les années 90, selon laquelle les homosexuels devraient faire preuve de subversion et ne pas revendiquer le droit au mariage. Car, pour être subversifs, il faut qu’ils aient la possibilité de refuser l’ordre établi et donc le droit de se marier. En revanche, ce qui semble plus problématique c’est que notre société n’ait pas essayé de revoir les formes d’organisation de la conjugalité lorsque ces revendications ont été articulées.

En effet, les demandes d’égalité en matière de mariage ont pris le devant