Au lendemain de son premier Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault a reçu vendredi Libération et Ouest-France à l'hôtel Matignon, pour sa première interview de chef du gouvernement. Il déjeunait ensuite avec Martine Aubry pour parler des élections législatives.
Comment abordez-vous la situation de la Grèce qui devient de plus en plus préoccupante ?
Le président de la République, dès son élection, a pris tout de suite les contacts nécessaires avec les dirigeants européens et internationaux dans l’objectif de préparer les grands rendez-vous. La situation de la Grèce et des autres pays de la zone euro a été abordée lors de sa première visite chez la chancelière, Angela Merkel. Nous sommes préoccupés mais nous faisons tout pour sortir de cette crise en réorientant l’Europe vers une politique de croissance. C’est un signe qui doit être adressé à tous les Européens qui s’inquiètent d’une politique d’austérité généralisée. Il y a un climat d’incertitude qui pèse et qui conduit en Grèce à la panique bancaire et l’instabilité politique. Il faut y répondre en aidant ce pays à retrouver des perspectives de croissance. Les fonds structurels doivent par exemple être mobilisés. La souffrance économique et sociale des peuples conduit à l’échec.
Mais c’est un objectif à moyen terme. Là, il y a urgence… Les Grecs retirent leurs avoirs des banques : ne faut-il pas convoquer d’urgence un sommet européen ?
Il aura lieu mercredi. Lors du sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement auquel prendra part François Hollande. Une réunion indispensable convoquée dans l’urgence au cours de laquelle le chef de l’Etat évoquera son mémorandum sur le pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance que nous souhaitons