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Médiatiques

Hollande, les feux rouges, et la déontologie

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publié le 20 mai 2012 à 19h06

Un président de la République qui s’arrête aux feux rouges, un Premier ministre qui passe ses vacances en camping-car, une ministre qui arrive au premier Conseil en RER et en jean - ah, ce jean, capable de changer la face du monde, aussi bien que la capuche de Mark Zuckerberg : on dirait que ses story-tellers ont bourré les premiers jours du quinquennat de toutes les apparences d’une normalité à la scandinave. Ce n’est pas un gouvernement, c’est un sémaphore. Comme s’il fallait imprimer dans les esprits, et très vite, le retour à la normale, après les dépravations que vous savez.

Très vite, oui. Car la première impression est souvent durable. Ainsi que la dernière, d’ailleurs. De Giscard, on se souvient de l’arrivée décontractée à pied (déjà) et du départ sous les sifflets des militants socialistes de la rue du Faubourg- Saint-Honoré. Du long règne de Mitterrand, inauguré devant la tombe de Jean Moulin, et terminé par la photo de la poignée de mains avec Pétain, de quoi se souviendra-t-on davantage ? Encore ces deux-là surent-ils imprimer les mémoires. Mais Chirac ? Faute d’avoir produit, dès le début, une image durable, Chirac a abandonné sa postérité aux mauvaises herbes de la dissolution piteuse de 1997, ou des démêlés judiciaires abracabrantesques de «Super Menteur».

Si la Ve République n'en finit pas de s'acharner à «faire peuple», c'est pour faire oublier ses chromosomes monarchiques. C'est une monarchie déguisée en république comme le loup en berger, mais que