Il est difficile de trouver posture plus schizophrénique : voilà une droite, gardienne du temple de la Ve République, partie pour faire campagne en faveur d'une cohabitation. Autant dire un sacrilège à l'esprit de la Constitution voulue par le général de Gaulle. D'ailleurs, rares sont ceux à oser revendiquer cet interdit à haute voix. Il y a bien Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, qui souhaite «une cohabitation» qui puisse «empêcher la mise en œuvre du programme du nouveau président François Hollande». Mais il est bien le seul.
«Blocage». Et pour cause. L'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant a eu l'honnêteté intellectuelle de reconnaître qu'une éventuelle cohabitation serait, selon lui, «contraire à l'esprit de la Ve République». Et donc peu enviable. Et comme François Bayrou, le patron du Modem, avait averti qu'il n'y avait «aucune chance» que la France «puisse se redresser» si les prochaines législatives aboutissent «à une cohabitation de blocage», voilà la droite prise au piège d'une éventuelle victoire. Prononcer le mot de cohabitation reviendrait par ailleurs à poser immédiatement la question du futur Premier ministre et, fatalement, à ouvrir le concours du leadership au sein de l'UMP, et donc la boîte à baffes. Ce que les Jean-François Copé, Xavier Bertrand et autres François Fillon refusent de faire pour l'instant, gardant leurs forces pour leur congrès de l'automne.
Voilà pou