Quand il parle de Syriza, Jean-Luc Mélenchon ne dit pas «ils» mais «nous». Lorsqu'il imagine Alexis Tsipras, leader de cette coalition de gauche radicale devenue première force de gauche en Grèce (16,8% aux législatives du 6 mai), endosser le costume de Premier ministre, l'ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle se voit déjà débarquer à Athènes pour «donner le coup de main» au camarade hellène. «Je sais comment je m'y prendrais, confiait-il, il y a peu, à Libération. Il faut obtenir la capitulation de la Banque centrale européenne. Qu'elle prête directement à l'Etat grec. Je serais Alexis, je serre[rai] cette tenaille-là !»
Preuve. Mais, avant de débarquer à la Villa Maximos (le Matignon grec), c'est à Paris, à l'Assemblée, que Mélenchon et Pierre Laurent, patron du PCF, ont accueilli hier Tsipras. «Nous ne sommes pas identiques, mais nous sommes comparables», a plaidé Mélenchon devant plus 70 journalistes, avant un court meeting à l'extérieur sous la pluie. Ce qui se passe à Athènes, a poursuivi Tsipras, «ce n'est pas un simple programme d'austérité, c'est une expérimentation européenne de solutions néolibérales de choc». Et s'il n'y met pas un terme, «elle sera exportée dans les autres pays européens». A sa droite, Mélenchon ne cesse d'acquiescer. Il sourit même lorsque le leader de Syriza paraphrase Hollande et son discours du Bourget sur la finance : «Notre enn