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Libération
TRIBUNE

Un président normal, oui, mais pas trop…

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publié le 21 mai 2012 à 19h06

Le nouveau président de la République a été élu en tant que candidat de la gauche, en tant qu’homme de l’alternance, etc. Remarquons qu’il a en même temps été élu sur un fond de gimmick de campagne, une sorte de slogan répété en boucle, celui de «candidat normal». Une antienne déclinée depuis des mois par son propre entourage (sa compagne employait cet adjectif, dit-on, dès 2005 pour caractériser son compagnon), reprise depuis à l’envi par François Hollande lui-même, puis, non sans gourmandise, par les journalistes ; un concept qui a fait tache d’huile, même à l’étranger.

Tout est réputé normal chez François Hollande : son allure de bon père de famille, sa réputation intègre, non addict à quoi que ce soit autant que l'on sache ; son habillement - jusqu'à ses lunettes anti-excentricité style Eva Joly -, son salaire, sa voiture présidentielle, son appartement-du-XVe-qu'il-quitte-avec-regret (le XVe est l'arrondissement emblématique de la normalité tranquille…), sa fortune personnelle sous la barre de l'ISF, son couple enfin (homme-femme, est-ce utile d'insister ?), normal car parfaitement tendance : des concubins ayant chacun des enfants d'un mariage antérieur, une compagne qui a un métier normal (journaliste…) ; un couple qui, on le suppose, ne va pas se mettre à procréer à l'Elysée…

Quant à son Premier ministre, il est normal lui aussi, nous dit-on ; ce qui semble le cas aussi de toute l’équipe ministérielle (autant de femmes que d’hommes, comme