Est-ce le métier qui rentre ? Retrouvant les députés socialistes, Jean-Marc Ayrault frise la raffarinade. «La période n'est pas facile, mais le travail est exaltant», s'envole le nouveau Premier ministre, reçu hier à l'Assemblée avec Martine Aubry par le groupe qu'il a présidé pendant quinze ans.
Ambiance de remise des diplômes autour des nouveaux promus du gouvernement, qui se pencheront aujourd'hui en Conseil des ministres sur le calendrier social et définiront en même temps «la méthode sur la concertation» avec les syndicats. Arrivent Benoît Hamon (Economie sociale), François Lamy (Ville), Valérie Fourneyron (Sports), Pierre Moscovici (Economie), Delphine Batho (déléguée à la Justice), Alain Vidalies (Relations avec le Parlement). Leurs ex-collègues jonglent entre tutoiement et révérence : «Tu vas bien, monsieur le ministre ?»
Quelques sourires pincés aussi. «Je sais bien que certains auraient aimé être dans cette belle équipe», leur lance Martine Aubry. «Je voudrais leur dire que nous sommes tous utiles là où nous sommes», ajoute la patronne du PS, qui ne rate pas une occasion d'afficher sa loyauté.
«Je sais qu'il y a dans notre groupe un vivier de talents qui aurait permis de constituer plusieurs gouvernements», reprend en écho Jean-Marc Ayrault, saluant «le dévouement et le désintéressement» de celle qui fut un temps donnée Première ministre. «Je veux redire à Jean-Marc qu'il peut compter sur moi», in