Selon toute vraisemblance, la droite perdra les prochaines élections législatives, principalement du fait des triangulaires provoquées par le Front national. En réalité, depuis 1997, la droite perd les élections lorsque les extrêmes peuvent se maintenir au second tour. Cette situation promettant à l’UMP des pertes lourdes et persistantes, elle crée sur elle une pression objective dans le sens d’une alliance avec le FN. Selon un récent sondage d’OpinionWay, plus des deux tiers des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle y sont d’ailleurs favorables. Déjà, lors des élections régionales de 1998, cette question avait provoqué une crise politique marquée par un premier éclatement de l’UDF et des cas d’alliance de fait. En outre, si la ligne de droitisation de Sarkozy a différé le problème lors de la séquence électorale de 2007, ce pis-aller a été suivi par l’abstention croissante du centre droit aux élections intermédiaires, les défaites systématiques de la droite à ces dernières, et une légitimation accrue des thèses du FN dans l’espace public. La stratégie des courants de Jean-François Copé peut contenir les fractures de la droite à court terme, mais cette pression continuera de croître.
Le problème est également appelé à se poser à gauche puisque, pour la première fois depuis 1981, l’électorat de l’extrême gauche a été réunifié par Jean-Luc Mélenchon. Plus profondément, en l’état, les règles du jeu électoral obligent les partis de gouvernement à compos