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Libération

Le quitte ou double en trompe-l’œil de Mélenchon

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publié le 23 mai 2012 à 19h06

Jean-Luc Mélenchon a tous les défauts du monde mais il faut reconnaître qu’il ne manque ni de panache, ni de nez politique, ni d’un sens exceptionnel du théâtre. En décidant de se présenter à Hénin-Beaumont face à Marine Le Pen, le candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle joue en effet délibérément son destin politique à quitte ou double.

S’il l’emporte, il fera une entrée triomphale à l’Assemblée nationale, vainqueur emblématique de l’icône de l’extrême droite. Il sera le héros du peuple de gauche, Achille victorieux de la déesse du Mal. On attendra ses terribles interpellations, on écoutera ses discours furieux, on subira ses philippiques implacables. Le Palais-Bourbon aura retrouvé un tribun révolutionnaire. La fringale de reconnaissance du fondateur du Parti de gauche sera presque assouvie. Jean-Luc Mélenchon sera enfin le député le plus célèbre de France. Le grand imprécateur aura le statut auquel il aspire depuis toujours.

Evidemment, s’il est battu son château de cartes s’effondre.

Marine Le Pen victorieuse, Jean-Luc Mélenchon perd pour la seconde fois le duel qu’il a engagé avec elle. La présidente du Front national est, chacun le sait, bien implantée à Hénin-Beaumont. Elle y est parvenue en tête du premier tour de l’élection présidentielle, les sondages effectués pour cette circonscription lui promettent de nouveau la première place le 10 juin.

Une victoire de Marine Le Pen serait un naufrage pour Jean-Luc Mélenchon qui, aussi lyrique que présomptueux, pr