Il a structuré une bonne partie de la vie politique française depuis le milieu des années 90. Moins de trois semaines après l’élection de François Hollande, le dossier des retraites échauffe déjà les esprits. L’ancienne majorité a, hier, sorti l’artillerie pour critiquer la célérité avec laquelle le nouveau gouvernement entend publier le décret promis pour accorder la retraite à 60 ans aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et ayant cotisé quarante et un ans. Coup de force, «déni de démocratie», n’a pas craint de dénoncer l’UMP, pourtant prévenue comme tout le monde pendant la campagne présidentielle des intentions du gouvernement. Il n’empêche : même exagérées, les flèches de la droite pointent la contradiction hollandaise qui consiste à brandir l’urgence d’un décret de la main gauche et la nécessité de renouer avec une pratique normale de dialogue social avec la droite. La critique est d’autant plus audible que le périmètre exact de la réforme reste en partie flou. Mais si l’ancienne majorité monte ainsi au créneau, c’est avant tout pour tenter de faire plier, pendant la campagne des législatives, la nouvelle majorité sur un dossier social emblématique. Sur un sujet qui a divisé les socialistes pendant la campagne de la primaire, c’est la capacité de François Hollande de faire ce qu’il a dit que cherche à tester d’emblée la majorité. Qui plus est sur un sujet qui se situe, entre l’esprit de justice et la promesse de sérieux budgétaire, au croisement du ho
Dans la même rubrique