Pour la fille de Jean-Marie Le Pen, l’objectif est simple : entrer au Palais Bourbon. Députée, elle disposera d’un statut national, et d’une tribune dont le Front national est privé depuis vingt-quatre ans. Elle récolterait les fruits de sa stratégie de dédiabolisation du FN.
L’enjeu
Installée depuis 2006 sur la commune de Hénin-Beaumont, la présidente du FN y poursuit un triple objectif. Le premier est de démontrer, par son exemple, que le FN doit s’implanter profondément sur les territoires afin de disposer d’un important volet d’élus locaux. Ce que Jean-Marie Le Pen n’avait jamais favorisé, craignant l’émergence de barons prêts à lui disputer le pouvoir en interne.
Le second consiste bien entendu à se faire élire dans cette circonscription populaire du Pas-de-Calais avec l’espoir que sa propre victoire entraîne celle d’autres candidats d’extrême droite. Le Front national ne dispose plus d’aucun représentant à l’Assemblée nationale depuis 1988 et la proportionnelle. En 2007, alors que le FN subissait un sévère revers aux élections législatives, elle a été la seule candidate frontiste à accéder au second tour, même si elle fut battue par le député socialiste sortant, avec 41% des voix. C’est ce score qui lui a permis de conforter sa position dans la course à la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front.
Enfin, elle cherche à se faire élire sur une terre ancrée à gauche, histoire de bien montrer que le FN version Marine Le Pen porte véritablement les attentes des catégo