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Libération

Hénin-Beaumont, vu de Hénin-Beaumont

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publié le 27 mai 2012 à 19h06

Vu de Paris, c’est une question sans réponse : comment peut-elle perdurer, cette situation des socialistes du Pas-de-Calais, où vient de se parachuter Mélenchon face à Le Pen ?

Comment comprendre qu’aucune des directions successives du PS n’ait pu remettre de l’ordre dans une fédération où abondent les tricheries dans les scrutins internes, et sur laquelle s’amoncellent les menaces judiciaires (même si à ce jour, aucune condamnation n’est encore intervenue) ?

Sauf à clore la question d’un «Tous pourris» définitif, auquel on se refuse par postulat, il y a un mystère.

Déformation de critique média aidant, on soupçonne donc que les confrères exagèrent quand ils stigmatisent le département du clientélisme et du bourrage d'urnes. On se dit que ça ne peut pas être aussi gros, aussi grave, aussi universel. On se dit qu'ils en rajoutent. On le soupçonnait l'autre semaine, par exemple, en voyant dans un numéro de Complément d'enquête (France 2), des locataires de HLM à Liévin, ville de Jean-Pierre Kucheida, confesser en caméra cachée qu'ils avaient été obligés d'adhérer au PS pour décrocher un logement. En voyant Kucheida lui-même, poursuivi par la caméra, refuser de répondre en courant presque vers sa voiture. On en a vu, dans une carrière de téléspectateur professionnel, des séquences en caméra cachée montées en mayonnaise, dans lesquelles on fait dire ce qu'on veut à un «méchant» flouté, forcément flouté. Rien de plus facile, pour un monteur habile, que d'isoler la citation