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Analyse

A l’UMP, la déraison d’y croire

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Les députés de la majorité sortante espèrent échapper à l’antisarkozysme qui, selon eux, a provoqué l’élection de François Hollande.
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé au meeting de l'UMP, le 26 mai 2012. (Photo Régis Duvignau.REUTERS)
publié le 28 mai 2012 à 22h16

«Oui, nous voulons gagner», jure le chœur de la droite. «Gagner pour gouverner», précisait samedi Alain Juppé devant les cadres de l'UMP réunis en séminaire. D'ailleurs, «peut-on se battre pour autre chose ?» ajoutait l'ancien Premier ministre, comme pour balayer l'insistanteimpression que les héritiers du gaullisme auraient déjà intégré une défaite nécessaire. Le président élu gouverne avec sa majorité présidentielle : telle est la logique des institutions de la Ve République.

Recette. Outre cette schizophrénie institutionnelle qui l'oblige à militer pour la cohabitation, la majorité sortante doit composer avec une autre contradiction : au moment où elle se mobilise pour sauver un maximum des 314 sièges qu'elle détient à l'Assemblée nationale, l'UMP s'engage dans une guerre de succession qui n'a de sens que dans l'hypothèse d'une défaite. Jean-François Copé et François Fillon se sont déjà mis en ordre de bataille pour conquérir la présidence du parti. Preuve, s'il en fallait, que l'on ne mise, ni dans un camp ni dans l'autre, sur un retour imminent aux affaires.

Et pourtant. Pour remobiliser les troupes sonnées par la défaite, les stratèges de l'UMP disposent d'arguments qui ne sont pas déraisonnables. Si l'antisarkozysme a joué un rôle important dans la victoire de François Hollande, la retraite provisoire du président battu va priver la gauche d'un argument de poids aux législatives. «Vous prenez le résultat de l'él