C'est une bataille de famille. A Sevran-Tremblay-Villepinte, dans la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, on parle d'avenir, mais aussi d'héritage. Face à face, le député sortant, François Asensi, en place depuis plus de trente ans et également maire de Tremblay depuis 1991, et Stéphane Gatignon, élu maire de Sevran en 2001, à 31 ans, ancien collaborateur parlementaire du premier.
Les deux hommes étaient des communistes réformateurs, avant de quitter le PCF. On présentait Gatignon comme un «possible dauphin» d'Asensi. Cela l'énerve : «Je ne suis pas son fils.» Asensi, 67 ans vendredi, fils de réfugiés espagnols communistes, se présente avec pour suppléante Clémentine Autain, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle. Gatignon, 42 ans, estampillé «majorité présidentielle», bénéficie de l'investiture conjointe d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) et du PS. «Trahison», pense Asensi, qui ne digère pas sa candidature. Les deux hommes ne se parlent plus. «On n'en est plus là», tacle Asensi. «On se salue. Ça ne va pas plus loin», glisse Gatignon. Tous deux décrivent une campagne «tendue». «C'est très destructeur pour eux», observe la candidate UMP, Martine Valleton, très implantée dans la circonscription.
«Trublion». Ce duel offre une primaire à gauche. Gatignon fait «une campagne d'adhésion». Asensi, une «campagne de proximité». «On n'élit